Au XVIIe siècle, en Hollande, apparaît un nouveau type de bateau, le « jacht » : un navire qui n’est pas destiné à la pêche, au transport ou à la guerre, mais à la promenade… Au plus grand étonnement de ceux qui triment en mer au péril de leur vie, il s’agit bien d’aller en mer pour son plaisir ! 

Ce passe-temps excentrique est bientôt adopté Outre-Manche où le « yachting » va connaître un vrai âge d’or, au tournant du XXe siècle… gagnant bientôt l’Amérique, la France et le reste du monde. 

Le style « british » restera prégnant dans l’esthétique, le vocabulaire  et les pratiques de la « plaisance », comme on dira bientôt au pays de Tabarly, mais certains architectes, plaisanciers et chantiers navals français sauront aussi faire preuve d’originalité, en s’inspirant parfois des bateaux de travail des différentes régions du littoral. 

La flottille classique réunie ici témoigne de cette diversité, entre grands « yachts » prestigieux (Skeaf, lancé en 1916, ou Saltillo (1932), qui appartint à la famille royale d’Espagne), et de beaux exemples de l’œuvre d’architectes français tels qu’Eugène Cornu, Henri Dervin ou François Sergent. 

Les nombreux chantiers où ces yachts français ont été construits se répartissaient tout le long des côtes, de la mer du Nord au Pays Basque et en Méditerranée, mais aussi en Île-de-France ! Si certains d’entre eux se sont spécialisés très tôt dans la belle plaisance, les plus nombreux travaillaient aussi bien à la production de bateaux de pêche ou de transport. 

Les yachts classiques, à l’exception des plus luxueux témoins de l’âge d’or, ne sont plus les symboles par excellence du pouvoir et de la richesse, mais ils témoignent de la quête de propriétaires passionnés qui sacrifient souvent leur temps libre, ou leur argent, ou les deux – au seul plaisir de naviguer en beauté et avec un certain style…