Canots à misaine
- Bateaux, Bateaux de travail
En Bretagne Sud, les chaloupes de pêche ont évolué vers la fin du xixe siècle vers un type de canots portant une misaine (la voile au tiers portée par le mât avant) de plus en plus grande et puissante, avec un taillevent (au mât arrière) plus petit, aussi appelé tapecul. On en vient, bientôt, à se passer souvent de taillevent, avec une misaine si grande qu’elle vient border jusqu’au tableau, tout à l’arrière…
Les chantiers du pays bigouden, à Lesconil ou à Pont-Labbé, en particulier, se feront une spécialité de ces « canots à misaine » adoptés par les pêcheurs côtiers au casier, à la palangre, au filet droit ou autres… Des bateaux polyvalents, puissants, maniables et surtout simples et donc économiques qui évolueront au fil du temps – de plus en plus grands et larges, pontés, motorisés, ils resteront en usage dans de nombreux havres bretons jusque dans les années 1960 et au-delà…
Restaurés, regréés, ou même entièrement reconstruits pour certains, les canots à misaine bigoudens gardent la puissance et la simplicité de leurs origines, ce qui en fait de merveilleux bateaux de plaisance côtière – avec tout de même le confort réduit des canots ouverts, où l’on « cabane » le soir sous une voile ou une toile tendue sur les espars, dans les mouillages les plus beaux ou à l’échouage, calé sur ses béquilles…
Tout le long de la côte et des îles du Morbihan et bien sûr du Finistère Sud, les canots à misaine forment une sorte de confrérie chaleureuse qui multiplie les retrouvailles tous les étés, et ce sont de grands fidèles des fêtes maritimes !