Doris
- Bateaux, Voile aviron
Au milieu des années 1870, des pêcheurs de morue américains adaptent, allègent, et simplifient des canots à fond plat de Terre-neuve pour les utiliser à l’aviron et avec un gréement simplifié. Les “doris” ainsi mis au point vont connaître un succès fulgurant.
Dans la décennie suivante, ces canots de conception et de construction très simple, à fond plat et à section en trapèze seront adoptés par les goélettes qui, d’Europe et d’Amérique, s’en vont pêcher la morue sur les bancs de Terre-Neuve.
Bancs et rangements sont démontables, et ils sont donc empilables. On en comptait une douzaine sur un navire comme le trois-mâts goélette Marité, lancée à Fécamp en 1921 – grande absente de ces fêtes, pour cause de grand chantier… que nous saluons au passage et que nous attendons de pied ferme prochainement !
Voyageant sur le pont des grandes goélettes, les doris sont mis à l’eau et embarquent, chaque jour, deux marins qui s’en vont mouiller leurs lignes et s’en reviennent, le poisson chargé parfois presque à couler…
Les doris étaient aussi utilisés comme petits canots à tout faire dans les parages des ports morutiers de Bretagne ou de Normandie où ils ont été construits par dizaines de milliers.
En Amérique, ils ont aussi inspiré des canots de plaisance légers et rapides comme le Beachcomber Alpha Dory, toujours populaire en régate. Des bateaux de pêche plus lourds, plus grands, motorisés, dérivés des premiers doris, ont aussi été construits en grand nombre.
Reste que le souvenir des humbles mais agiles doris des bancs est toujours vivant, par exemple à Fécamp, sur la Rance ou en baie de Saint-Brieuc… Quelques-uns, réunis au sein de l’association des Doris de la Baie (de Saint-Brieuc…) ont fait le voyage de Binic.
Une doris est un mollusque, un doris est un bateau.