Les sloups coquilliers de la Rade
- Bateaux, Bateaux de travail
La pêche à la coquille Saint-Jacques se développe, en rade de Brest, à la fin du XIXe siècle. Bientôt, certains pêcheurs locaux abandonnent leurs anciennes chaloupes et adoptent, dans les années 1920, un type de navire plus spécialisé.
Ces bateaux se doivent d’être assez puissants pour traîner une lourde drague – solide poche munie à son ouverture d’une sorte de râteau râclant le fond –, mais aussi assez manœuvrants pour travailler côte à côte, parfois presque à se toucher, sur les bancs de coquilles. Ils adoptent un gréement avec une haute voile à corne surmontée d’un flèche, établie sur un mât souvent incliné vers l’avant sur les bateaux anciens, et une puissante voile d’avant triangulaire, la trinquette. Le bout-dehors, espar horizontal dépassant largement l’avant pour porter un grand foc, n’est pas approprié en pêche, mais il ne sert que lorsqu’il s’agit de rivaliser de vitesse, au retour de pêche ou en régate !
On a compté près de deux cents ces sloups coquilliers à voile au tournant des années 1950. Une dizaine d’entre eux ont été restaurés, reconstruits ou regréés à l’ancienne dans les dernières décennies. Basés, pour la plupart, à Plougastel-Daoulas, armés par quelques associations et propriétaires passionnés, les coquilliers comptent parmi les fleurons de la flottille traditionnelle de la rade de Brest, où ces voiliers puissants étaient parfois surnommés «an askelli » – « les ailes », en breton – pour leur élégance élancée…